dimanche 14 février 2010

VAN CLEEF & ARPELS: 1939 à 1945 et décès de RACHEL VAN CLEEF


Que se passe t il entre cette en-tête de papier à lettre :







Dans l’avant dernier article :

http://richardjeanjacques.blogspot.com/2010/01/aryanisation-des-entreprises-dont-la.html

J’expliquais le processus d’aryanisation des entreprises : ce fut une époque très importante pour la Maison Van Cleef et Arpels, je vais traiter la période de 1937 à 1947.

Nous sommes très loin de la création de la société en 1896. Des années plus tard une société en nom collectif avait été crée en 1906 entre Alfred Van Cleef et ses deux beaux frères Salomon (dit Charles) et Jules (dit julien) Arpels
Il y eut le 12 novembre 1928 une transformation de la société.
Alfred Van Cleef possédait 999 parts
Jules 999 parts
Salomon 999 parts
Louis 3 parts

Une autre transformation eut lieu le 15/11/1928, une autre le 6/4/1936 sans grande incidence sur la répartition

Un petit retour sur l’année 1937 pour comprendre le montage de la société à l’aube de la guerre.
Salomon Arpels (dit Charles), le 27 mai 1937 vendit ses 50 parts à Rachel Puissant, à Claude , Julien et Jacques Arpels, mais afin que Salomon Arpels ne cesse de faire partie de la société, Monsieur Alfred Van Cleef , le fondateur de la société, lui cèdera l’usufruit de 375 parts et Julien Arpels fit de même.

Après la mort d’Alfred Van Cleef le fondateur en 1938, Jacques devient directeur, et Rachel Van Cleef/Puissant directrice artistique.

Très vite les Van cleef et les Arpels comprirent que la situation s’aggravant , il prenaient le risque de voir les nazis appliquer les lois et règles imposées en Allemagne à l’égard des juifs,et dès 1939 les Arpels décidèrent de fuir aux Etats unis.
Alfred Van Cleef pressentait ce qui allait arriver avec la montée du Nazisme et il semble qu’il ait eu aussi des pressentiments sur certaines dissensions avec ses cousins Arpels.

Alfred Van Cleef meurt le 11/6/1938 à flins, il demande a être enterré a Nice, dans un premier temps Madame Esther Van Cleef et Rachel Puissant sa fille deviennent propriétaires indivis , mais le temps que les formalités de la succession se règlent , Rachel se voit attribuer toutes les parts de son père et le 25 aout 1938 elle devient gérante en remplacement de son père.





De plus Rachel Puissant née Van Cleef est créditrice à la suite d’un virement effectué par son père à son profit d’une somme de 3.127.464 frs.



Les parts se décomposaient ainsi après la mort d’Alfred Van Cleef.

Le 16/9/1938 intervient une modification statutaire qui à cette date parait « de précaution » mais qui s’avèrera importante dans la prise de contrôle de la société après le débarquement des alliés en 1944. Il est décidé que Monsieur Claude Arpels deviendrait gérant de plein droit en cas de décès d’un gérant.

1939




Les nuages s’amoncellent au dessus de l’Europe, Claude Arpels est envoyé en éclaireur aux Etats unis qu’il connaît bien, il ouvre une succursale au 36e étage du Rockefeller Center à New York, une partie importante partie du stock est transférée à New York, d’après un membre de la famille Rachel Puissant/Van Cleef aurait fait des allers et retours avec du stock cousu dans la doublure de son manteau de fourrure. Effectivement, j'ai pu trouver différents voyages et demandes de visas de différents membres des deux familles dans ces années. L'un des fils de Julien Arpels avait fait un séjour à l’université d’Harvard sous le nom de Claude Léon Arpels. Né en 1911 Claude était rentré des états unis en 1932, Il fit des études dans une école de commerce mais retournait fréquemment aux Etats unis. Il s'installa au 36 eme étage du Rockfeller center à New York pus tard en 1942 , il ouvrit boutique sur la 5 eme Avenue .


Van Cleef et Arpels étaient déjà présents aux Etats unis depuis les années 20,Van Cleef était représenté aux Etats-Unis par William Sheer, à l’époque le plus grand fabricant de bijoux, la qualité de fabrication était égale à celle des fabricants parisiens, et Wiston,Tiffany, Cartier lui confiaient leurs commandes, ils ne signait pas leur fabrication , mais gravait la marque des détailants.
Un particularité supplémentaire, lorsque des clients américains commandaient une pièce place Vendôme , elle était adressée a William Sheer en pièces détachée afin de ne pas acquiter les taxes de 80% sur la joaillerie à l’entrée des Etats unis. William sheer s’occupait des formalités de douanes.
Rachel Puissant/ Van Cleef et sa mère Esther Van Cleef sont restées en France, ainsi que jacques Arpels et sa femme ,et Leah Arpels. les autres membres de la famille Arpels passeront la guerre aux Etats-Unis.



1940


Alors que l’ Aryanisation des Entreprises françaises ne sera appliquée que le 7/10/1940, un certain monsieur Paul De Leseleuc de Kerouara propose le 3 aout 1940 par une lettre officielle à Julien Arpels d’acheter les parts de la société. Et il fixe une date comme s’il était au courant de la date de l’Aryanisation.

Dans le cas ou vous me céderiez avant fin octobre 1940 au total 1520 parts de la SARL Van Cleef et Arpels, je m’engage à vous faire rembourser par la dite société, (ou a défaut à vous rembourser moi-même) le montant de votre compte courant créditeur à concurrence de 2 millions de Francs
Si la société effectue ce remboursement, je verserais moi-même en compte courant dans ses caisses des fonds à due concurrence et à n'opérer de retraits subséquents de ces fonds que dans la mesure où la trésorerie sociale le permet.

Signé Paul De Leséleuc


Et le 16 aout 1940 Monsieur Paul de Leseleuc se porte acquéreur de 1520 parts soit 54% du capital .Les parts de 1000 frs ont été rachetées 100frs



Le compte courant créditeur de Rachel Puissant/van Cleef que monsieur De Leseleuc s’engageait a lui régler à concurrence de 2.000.000frs s’élevait à fin mars 1941 à 3.100.621 frs la nouvelle société a passée une écriture comptable.

A Vichy Cpte Client : 3.000.000frs

L’argent dû à Rachel Puissant/van Cleef était bien passée par une écriture, mais fin 1941 elle présentait un solde de 100.621,50, après que le magasin de Vichy lui ait versé cette somme de 3.000.000frs. En effet elle était créditrice de puis octobre 1938 d’un virement de son père Alfred de 3.127.464frs .

Une certaine Madame Avicourt/lévy était créancière de 1.000.000frs notée comme « provenant de pareille somme consentie à son profit par Monsieur Louis Arpels en janvier 1938 »


Les parts de Monsieur De Leseleuc ont été payées par deux traites acceptées dont les paiements ont été effectués sur la BNCI compte 5151 agence Bourse.

Cela cachait il une vente à réméré ? Ce que sous entendront les Allemands plus tard !

Un arrangement entre les Arpels et De Leseleuc ? ou tout bêtement des renseignements prévoyant cette aryanisation, car il faut savoir que Rachel était amie avec la Comtesse de Chambrun, de son nom de jeune fille « Josée Laval » fille du futur ministre de Pétain !



Toujours est il que la vente est publiée au Journal Officiel le 12/10/1940


. N° 51882,
Van Cleef et Arpels, SARL au capital de 3.000.000de frs
Par une assemblée générale extraordinaire en date du 2 septembre 1940 enregistrée à Paris 1 ere SSP le 12/10/1940 sous le N° 222
Mr De leseleuc Paul demeurant à Paris 2 rue du quatre septembre et Monsieur HAVARD raymond demeurant à Paris rue de la voute ont été désignés comme gérants noueaux de la société. pour une durée qui expirera lors de l'assemblée annuelle appelée a statuer sur les comptes de l exercice 1940.
La société ne sera valablement engagée que par des actes portant la signature d'un gérant statutaire ou d'une gérante ou de celles d'un gerant statutaire ou non
Deux copies conformes de cette assembléeont été déposées au greef du tribunal de commerce de la seine le 12 octobre 1940
La Gérante
Signé R Puissant

A propos de Mr De leseleuc, mot pour mot dans le dossier.

De Leseleuc: references bancaires :Son beau père était administrateur de la banque de crédit industriel et président des faienceries de Sarreguemines
Mr De leseleuc était :Administrateur des mines de Kali Sainte thérèse capital 80.000.000 frs
Des produits chimiques du limbourg 4.000.000 frs belges :Du kaolin du morbihan
de l'Indépendance, capital 5.000.000de frs

Rachel Puissant/Van Cleef pour l’anecdote demeurait à cette époque au, 1 bis Boulevard Wallace à Neuilly, c’est elle qui signe seule face à Mr De Leseleuc, elle avait une procuration des Arpels qui étaient « en mission à l’étranger »


Le 31/12 1940 , les nouveaux gérants n’ont pu que constater que Jules Arpels avait prélevé des fonds sur la caisse Calamité et la caisse B.
Un expert comptable relève sous une rubrique « Actif irrecouvrable »

Louis Arpels : 353.643,88 frs
Salomon dit Charles : 7.083.511,01 frs
Jules Arpels 1.690.653,11 frs

Ce rapport mentionne aussi ;


Monsieur Charles Arpels est notoirement insolvable, Mr Julien actuellement en Amérique n’a pas de biens susceptibles d’être l’objet d’une saisie
La société VCA avait l habitude de faire trainer les impôts (c'est ce qui ressort du dossier) en payant petit à petit, il restait donc a devoir aux impôts en 1940 4.169.428,82
Devait aux fournisseurs Hartlet et Cooper 247.104,OO frs
Rubel FF 140.150,00
Sirakian 250.000,00
En 1939 Total des créances 3.909.428,77


En décembre 1940 le gouvernement de vichy crée un service chargé de controler le processus d'Aryanisation des biens juifs, le "service du controle des administrateurs provisoires" le SCAP un service que les allemands tentent de controler pendant les quatre ans de l occupation.

Le service de contrôle des administrateurs provisoires recrutait ces administrateurs souvent dans le milieu des retraités de l'armée, de la magistrature ou de l'administration. Comme les inspecteurs de la SEC, ils avaient le pouvoir de décision mais devaient faire légaliser leurs décisions administrativement par la Préfecture. Une thèse de Martine Soète étudie1 la composition du corps des administrateurs provisoires. Elle remarque que, début 1943, alors que l'on pouvait penser qu'Hitler perdrait la guerre, l'activité de ces administrateurs, diminua fortement. Curieusement, l'auteur, comme Joseph Billig, n'a pas fait la moindre allusion au rôle des services des questions juives des préfectures dans son étude. On sait que l'activité de celui de la Gironde diminua fortement, certains auteurs parlant même de dissolution de ce service fin 1943. En effet les administrateurs du SCAP démissionnaient, et la SEC, soutenue par les SS, finit par s'emparer du fichier des juifs. Note de JJR


Les autorités allemandes le 16/12/1940 nomment un administrateur Mr Romane qui était installé 13 bis rue des Mathurins à Paris, contrairement à l’avis du commissaire gérant Mr Dusausoy. Sa nomination n’a jamais été confirmée par les autorités françaises et elle avait surpris le monde de la Joaillerie, car Romane exploitait un petit atelier dont la principale activité consistait à monter quelques pierres dans du Maillechort . Il est entré en fonction dans les premiers jours de 1941


Le 31 janvier le caissier a reçu l ordre d’établir un premier chèque de 8000 frs. Deux griefs ont pu être relevés à l’encontre de Monsieur Romane, il avait eu le projet d’intéresser le personnel non pas seulement à la vente, mais à l’achat de bijoux. La conséquence de cette formule est que, plus il aurait acheté cher, et plus le personnel y aurait trouvé son compte. Son silence se trouvait ainsi payé. Le temps lui a fait défaut pour mettre cette mesure en application.


Le président du (service du contrôle des administrateurs provisoires) « SCAP» était Mr Fournier.


* Fournier, Pierre-Eugène (inspecteur des finances, dirige le service des administrateurs provisoires [SCAP] au Commissariat Général aux Questions Juives) : n'est pas inquiété à la libération. Président de la SNCF jusqu'en 1946, administrateur de la Compagnie du Canal de Suez. Dans sa notice du Who's Who de 1950, omet d'indiquer son passage à la tête du SCAP. Mort en 1972.

Mr Fournier écrit aux autorités allemandes que Mr Romane n’a ni la situation, ni les capacités nécessaires pour mener à bien sa mission et risque de compromettre l’affaire. Mis au courant de quelques faits de ce genre et surtout s’étant rendu compte de son défaut de tenue, les autorités françaises et allemandes ont invité le commissaire gérant à quitter la place au début du mois de février

1941


Monsieur Fournier demande son remplacement par Mr Chauvel proposé par les allemands, le Militärbefehlshaber in Frankreich. répond qu’il n’y avait pas d’objections.

De plus « Romane ne fait pas partie de la chambre syndicale » indique le SCAP.
Le 5/2/1941 le Militärbefehlshaber in Frankreich écrit au Docteur Blanke
« de relever dans les plus courts délais Romane, dont les agissements sont de plus en plus inquiétants et de mettre en place Chauvel », Romane est relevé dans la journée.

Pendant ce temps, Monsieur De Leseleuc essaye d’accélérer sa prise de possession de la maison Van Cleef & aArpels et pourtant ; sur l’actif disponible en 1939 :


Valeur comptable d’une part sociale

28.034.962,60 divisé par 3000parts = 9344,85
Valeur nominale d’une part= 1000frs
Valeur payée par De Leseleuc : 100frs

Le 12 mars 1941 Mr Paul de Leseleuc, 2 rue du 4 septembre adresse une lettre au Colonel Blanke Chef du service du contrôle des entreprises juives à Hôtel Majestic à Paris.


*Blanke, Kurt (directeur des Affaires juives au département "économie" du Commandement militaire allemand en France) : après son internement, il est de nouveau à Celle. De 1948 à 1973, il y sera membre du conseil municipal, et de 1964 à 1973 il y occupera la fonction de maire.






Mon Colonel


Gérants et porteurs de parts de la société Van Cleef et Arpels, nous avons l’ honneur de vous faire connaître que la dite société est devenue entièrement Aryenne. Le capital originairement de 3 millions de francs et divisé en 3000 parts, a été réduit à 2 millions de francs en 2000 parts, la société ayant racheté 100% des parts.


Société Aryenne :De Leseleuc 1504 parts sur 2000, les autres associés sont Jean Aymé, Lepeltier, Havard, Cercus, Acher, Turck.


En présence des précisions que nous vous apportons, nous espérons que vous voudrez bien donner votre accord et rapporter l'ordonnance que vous aviez prise pour nommer un administrateur provisoire.
Il insiste en précisant que désormais tous les associés sont Aryens !


Mais le 23 mars 1941


lettre du Militärbefehlshaber in Frankreich à Monsieur Fournier


La lettre de Monsieur De Leseleuc n’établit pas les conditions dans lesquelles les nouveaux actionnaires ont acquis leurs actions………………………………………

Celui-ci répondra le 1 er Aout 1941.

Le 1 er aout 1941 réponse à la lettre du Militärbefehlshaber in Frankreich

Mr De Leseleuc s’est porté acquéreur de 1520 parts réglées en deux chèques de 6364, 66 frs sur la BNCI en date du 11/10/1940, il est devenu ainsi propriétaire de 54 % des parts Mr Paul de Leseleuc est français et Catholique, son père le comte de Leseleuc est marié avec Mademoiselle de Kertanguy

Le 24/4/1941 Monsieur René Bry est nommé administrateur provisoire par les autorités Allemandes faisant double emploi avec Mr Chauvel qui démissionne.

Entre temps Monsieur de leseleuc avait envoyé au président des administrateurs provisoires la lettre ci dessous

Le 24 juillet 1941

Je soussigné Paul de Leseleuc demeurant à Paris 2 Rue du 4 septembre, certifie sur l honneur être Aryen sans objection au sens de l ordonnance allemande et du décret français, et je certifie que les opérations ont été passées sans qu’aucune clause occulte de réméré n’existe entre mes cessionnaires et moi
Signé De Leseleuc


Tous les autres associés ont fait de même par lettre separée.


Mr De Leseleuc a remis son dossier directement aux allemands au lieu de Mr Bry

Lettre de Mr Bry le 1 er septembre 1941 au service du contrôle des administrateurs provisoires (SCAP).

Monsieur le Haut Commissaire

En ma qualité de gérant commissaire de la société Van Cleef et Arpels, j’ai l honneur de vous faire connaître que j’ai à donner mon appréciation sur le bilan de cette société à la date du 31 décembre 1939
Or je trouve au passif de ce bilan une dette de 450.000$ représentée par 10 billets à ordre de 45000$ chacun avec intérêt non composé de 5% l’an payable à partir de la fin de l’année qui suivra la cessation des hostilités à raison d’un billet par an. --Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me donner votre avis sur l’évaluation à donner en francs à cette dette eu égard aux conditions auxquelles elle a été contractée en avril 1940 pour amortir une dette en livres sterling qui figurait au bilan précédent.



J’ajoute que les acheteurs me font part qu’une évaluation au cours officiel du dollar conduirait à un bénéfice absolument illusoire et qui n’aurait aucune contrepartie à l’actif.

Réponse du Militärbefehlshaber in Frankreich le 20/9/1941 au SCAP

En réponse à votre lettre du 8/9/1941, j’ai l’honneur de vous faire savoir que Monsieur Bry de la SARL Van Cleef et Arpels ne pourra remettre son rapport avant un certain temps pour les motifs ci-dessous.
Les cessionnaires de parts sociales vont tenter une démarche auprès de l office des changes pour examiner les conditions dans lesquelles la société pourrait se couvrir du passif en dollars par un achat de devises dans le cadre des lois et….en vigueur. Si la société ne peut réaliser cette opération l’administrateur envisage la mise en vente du fonds de commerce et la dissolution de la société sous le contrôle d’un liquidateur judiciaire désigné par le président du tribunal de commerce


Néanmoins le 18/10 / 1941 la nouvelle société est homologuée par le Commissariat aux affaires juives, elle établit un bilan détaillé
Les Stocks au 31/12/1941 sont pour :

Paris 4.183.709 frs
Vichy et Cannes 12.251.435 frs
Stock consigné EU 31.146.633 frs
Manquants 38.312.185 frs
Total 85.893.902 frs

1942


Les Allemands veulent étendre l’Aryanisation à la Zone libre Pour le magasin de Van Cleef et Arpels à Vichy, Mr Saramy Directeur régional du service de l’Aryanisation économique écrit à Mr Daussin directeur du service central de l’Aryanisation à Vichy

Le Magasin de la rue Wilson est fermé et vide. Quelques transactions continuent à avoir lieu par l’entremise de Monsieur Havard ou de Mr Leseleuc mais a domicile 8 rue Callou. L’affaire reste néanmoins inscrite au RC de Cusset sous la dénomination Van Cleef et Arpels Rue Wilson.

Or j’ai reçu il y a quelques mois ce mail des services de Vichy


Lors de mon précédent mail en date du 4 Septembre dernier,les renseignements que je vous avais mentionnés -(1941 : VAN CLEEF ET ARPELS -Marchand Joaillier - N'ayant point d'atelier - 23, Rue du Parc à Vichy / 1942 : VAN CLEEF ET ARPELS - Marchand Joaillier - 23, Rue du Maréchal Pétain (actuelle rue du Parc) à Vichy)- étaient issus précisément des registres de la matrice des contributions personnelles, mobilière et patentes, appelés également registres/patentes de commerces. J'avais effectué des recherches de 1939 à 1945 sur ces documents ; les registres de 1941 et 1942 uniquement, indiquent la présence du commerce.

Cordialement.
Valérie GOUTAUDIER.


Donc Rachel avait une boutique à Vichy, apparemment jusqu'à sa mort et les nouveaux propriétaires de VCA venaient pour quelques affaires rue Callou à Vichy , puisque le Magasin de Van Cleef et Arpels à l’hotel du Parc avait été fermé par le Docteur Ménétrel, celèbre medecin conseiller du Marechal.


Une autre source me fait penser qu’elle avait remonté une boutique ailleurs dans Vichy
Guylaine Guidez relate une rencontre en 1942 à Marseille avec Pierre Ferri Pisani Chef de la Maison des Marins, président du syndicat de la marine marchande, il est le « patron » du port de Marseille.Je cite le passage de son livre.

« Je lui explique ce que nous comptons entreprendre. Lui seul est en mesure de nous faire obtenir régulièrement les renseignements concernant tout ce qui se passe dans le port de Marseille. Il accepte d’emblée, mais soulève la question financière. Nous ne sommes pas riches. Il réfléchit, sort de la pièce quelques instants avec un diamant qui peut être appartient à son épouse et me demande si je peux me charger de le vendre. Je lui parle de mes relations avec Van Cleef et Arpels qui sont malheureusement à Vichy. Il me prie d’aller les voir dans cette ville. Dès le lendemain, je suis chez Nanette Puissant à qui j’explique le problème. Elle me donne beaucoup plus que ce que nous avions espéré.

Mon retour avec l’argent dans mon sac compense l’humiliation qu'’a été pour moi la réflexion du chef syndicaliste sur mes lectures.
Quant à Nanette Puissant, huit jours plus tard, tenaillée par la peur des Allemands qui sont dans Vichy et qui la savent juive, elle devait se suicider
»

La gestapo…. ? présente à Vichy dans un chalet tout a coté de l’ hôtel ou logeait Rachel ? s’ils la savaient juive , ils la savaient riche !
D’autres ?......

En 1942 il y eut 3 dates fatidiques un 11 du mois.

· 11 juin 1942, décret interdisant aux Juifs les professions artistiques.
· 11 novembre 1942, invasion de la zone libre par l'Allemagne.
· 11 décembre 1942, loi imposant aux Juifs de faire apposer la mention « Juif » sur leur carte d'identité,



Rachel se « suicide » le lendemain . Que sont devenues ses affaires ? son argent ? les bijoux ?.
Ci dessus Hotel Queen's à Vichy ou Rachel serait censée s'être suicidée en se jetant du 4 eme.

1943

Lettre du Militärbefehlshaber in Frankreich au commissariat aux questions juives le 8/2/1943
Vous avez transmis à mes services par note du 3/9/1942 un rapport de la Treuhand- und Revisionsstelle concernant la proposition d’homologation de l’entreprise VCA
Le rapport de la Treuhand laisse apparaître dans ses grandes lignes 2 points principaux, d’une part l’entente possible entre les acquéreurs des parts juives et les anciens propriétaires juifs.
D’autre part ……..le prix bas des actions !

Réponse du CAQJ(Commissariat aux questions juives)
En ce qui concerne le premier point, je ne crois pas devoir retenir une objection attendu que l’un des principaux associés juif du 23/5/1940 Madame Puissant qui détenait 45,5% des parts du capital à elle seule s’est suicidée à vichy le 12/12/1942.
Si donc une certaine influence juive pourrait être reconnue, elle a disparu avec le décès de madame Puissant, le reste du capital juif ne peut avoir d’influence sur les acquéreurs Aryens du fait qu’il était reparti entre plusieurs noms et que les porteurs sont tous en fuite ( Amérique etc.)

Personnalité des associés
Monsieur Paul de Leseleuc est Catholique et Français, son père le comte de leseleuc était marié avec Melle de Kertanguy, fille du commandant vicomte de Kertanguy et de la comtesse de la Roche
Il est administrateur de diverses sociétés importantes, s’adressant à des branches très différentes d’activités économique notamment, les mines de Kali, sainte Thérèse et de l’indépendance compagnie d’assurance au capital de 5.000.000 de francs


Cette lettre est très interessante, car elle montre que le commandement militaire allemand savait que Rachel Van Cleef/ Puissant était décédée à Vichy le 12/12/1942, Monsieur Bry l’administrateur le savait aussi et ce début 1943 le notaire le savait aussi en 1944. Or personne ne s’est inquiété de la sépulture de Rachel Puissant enterrée à la fosse commune de Vichy jusqu'à ce qu’on ait besoin d’elle pour régler sa succession !

Il est inscrit sur son acte de décès que sa Mère habitait au Carlton à Cannes, l’administrateur se rendait en Zone libre pour les besoins de l’Aryanisation de Van Cleef, il était en contact avec l’administrateur de Cannes et Nice en Zone libre.Et puis Alors qu'il avait été dit que les Arpels étaient aux Etats unis, Jacques Arpels lui était resté en France, Elie Scali , ancien amant de Rachel est venu à l enterrement de Renée Rachel, Jacques apparemment n'est pas venu.



Lettre de Mr René Bry au commissariat général aux questions juives 1 place des petits pères à Paris le 26/10/1943


Monsieur
J’ai bien reçu votre lettre du 21 courant. Comme suite à votre demande, j’ai l honneur de vous informer que d’après les ventes de cessions en dehors de Claude, Louis, julien Arpels était en mission à l’étranger :
Une réunion des gérants en date du 21 mai 1940 avait décidé qu’il se rendait en Amérique, je n’ai jamais été en rapport avec les cédants, j’ai cependant appris que madame puissant était décédée à Vichy en Décembre 1942


Direction générale de l’Aryanisation économique Section 8 dossier 156 adressé à Mr Bry le 19 novembre 1943


Monsieur
J’atteste par la présente et pour valoir a qui de droit, auprès de quiconque y est intéressé que vous êtes relevé de vos fonctions d’administrateur provisoire de l’entreprise sous rubrique pour la Zone Nord.


Il est à noter qu’au RC Mr Bry est nommé administrateur le 24/4/1941 et fin de mission le 13/8/1943
Que peu de temps après le 8/10/1943 les associés de Mr Leseleuc , Raymond Havard, Jean Aymé, Paul Turck, démissionnent de la société ??


Arrive enfin la libération et la restitution

Le 10/10/1944 lettre de Claude Arpels a Monsieur René Bry



Nous soussigné Claude Arpels et Paul de Leseleuc : seuls gérants de la société Van Cleef et Arpels attestons qu’aucun manquant de stock n’a été constaté pendant la gestion de commissaire gérant de Monsieur René Bry et que celle-ci a donné toute satisfaction aux intéressés


Paris le 19/10/1944

Délégations Judiciaires, Cabinet de Jacques Perez Y Jorra, commissaire de police 36 quai des orfèvres Paris adressée à
Monsieur le chef de service des restitutions Ministère des finances

J’ai l’honneur de retourner ci-joint


1° dossier 156 : Van Cleef et Arpels 22 place Vendôme à Paris 268 pièces

2° Dossier 16280 Etablissements S Langlois et Compagnie 263 rue Saint Martin comprenant 94 pièces
En faisant connaître que l’enquête effectuée n’a pas permis de relever d’irrégularités dans la gestion de ces deux affaires
Par Ailleurs Mr Claude Arpels et Paul de Leseleuc gérants de la société VCA ont fait parvenir une note donnant quitus de sa gestion à l’administration provisoire de Mr René Bry

J’annexe cette note au dossier Van Cleef.


Le 19 mars 1945 lettre de Jacques Arpels à René Bry, il a besoin de cette lettre pour être dégagé du dossier, une partie de ses honoraires a été reversée à des oeuvres

Comme suite à votre demande de ce jour, nous avons l’honneur de vous confirmer qu’il a été donné régulièrement quitus de votre gestion par l’assemblée générale ordinaire des associés en date du 25/5/1944
Depuis cette date, les anciens associés de la société ont repris possession de leurs parts sans la moindre difficulté et je tiens en leur nom à ratifier, tant que de besoin le quitus qui vous a été donné par les associés, que les évènements avaient amenés à se substituer temporairement aux légitimes propriétaires des parts sociales.
Il n’entre nullement dans mes intentions de vous réclamer une autre réédition des comptes que celle sur laquelle il vous a été donné quitus de votre gestion et nous vous autorisons a faire usage de la présente auprès du service des restitutions, et de tous autres chargés de l’application de l’Ordonnance du 14/11/1944

Veuillez agréer………………………………


C’est devenu une nouvelle société il n’y a plus que les Arpels.
Louis qui dévient gérant à 66 ans le 4/6/1952 il vivra jusqu'à 90 ans en 1976, et les trois fils de Jules Arpels
Claude Arpels est nommé gérant le 10/10/1944
Jacques Arpels gérant le 26/10/1944
Pierre Arpels Gérant le 30/12/1944


Comment a été réglée la succession de Rachel Van Cleef, Veuve Puissant ?
Que sont devenus les « Van Cleef » dont nous avions découvert sur les fiches du notaire qu’ils étaient cités pour la succession , dossier 9787 de 1944?
Il n'y a plus un Van Cleef dans la société et pourtant une nouvelle société de Parfums Van Cleef et Arpels se crée dans les années 70 , c'est étonnant cette utilisation du nom!!!





Ce chèque était fait tous les mois par l'administrateur provisoire au profit de la Treuhand Allemande, il était censé servir a régler le salaire des administrateurs provisoires.

Toutes les entreprises aryanisées ont été obligées de passer par la Barclay's Bank, pourquoi par une banque anglaise qui semble avoir fait ce métier pendant toute la guerre!!!!si quelqu'un peut il nous eclairer?




Les lettres proviennent toutes des 268 pièces du dossier 156 regroupé avec d’autres en AJ38 aux archives nationales, citées plus haut par le commissaire de Police Jacques Perez Y Jorra.

Pour l’histoire, Monsieur René Bry a été aussi administrateur de la bijouterie GIRARD.
J’ai découvert dans un autre dossier de l’Aryanisation des bijoutiers celui de la bijouterie LAMBERT boulevard Saint Denis à Paris.
Elle appartenait à Mr Adrien Lévy 80 rue de Prony dans le 17°, j’y ai découvert une lettre


René Bry le 11/11/1942

Je soussigné René Bry 51 bis rue sainte anne à Paris ai l'honneur de vous informer que je me porte acquéreur du fonds de commerce "Bijouterie Lambert (Adrien Lévy) 3 bd Saint Denis à Paris pour la somme de un million cinq cent seize mille francs , étendu aux éléments incorporel et matériels, les marchandises qui resteraient en stock en sus à dire d'expert au jour de l homologation
Paris le 11/11/1942
Monsieur Adrien Lévy avait fait une très belle lettre pour demander qu'on examine son cas , expliquant avec des détails, les générations précedentes nées en Alsace et ayant la nationalité française, mr Levy notait aussi ses états de services militaires brillants, mais rien n'y fit.

Le stock en plus 1.014.855 a été réglé après par Bry au liquidateur de l affaire , il y avait trois bijoutiers en lice pour faire une proposition d'achat, c'est bry qui l'a emporté étant largement au dessus du 2 eme, le 3 eme était un Bijoutier du Havre




René Bry était domicilié personnellement 59 rue Manin
La vente a eu lieu chez le liquidateur Maitre Desplanques le 5/12/1942
Dossier Aryanisation Section8 dossier 473
Mr Adrien Levy est rentré en possession de son affaire par acte notarié du 6/7/1945, il y a eu rétrocession .

Et en 1945 l'administrateur provisoire Mr Poumet ralait toujours pour ses honoraires de gestion de 42 qu'il a eu d'ailleurs

Monsieur René Bry était en 1940 installé rue Sainte Anne en étage , en 1944, il s’installe Rue de la Paix.


N'hesitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire à richardjeanjacqu
es@gmail.com

samedi 30 janvier 2010

Aryanisation des entreprises dont la Joaillerie


Au fur et à mesure que j’avançais dans l’histoire des familles Van Cleef et  Arpels, j’en suis venu à me poser des questions devenues évidentes.
J’ai découvert cette Aryanisation des entreprises françaises,  dirigées contre des gens de confessions Israélites, mais aussi concernant des gens dont le seul tort était d’avoir eu des parents ou des grands parents israélites.
Leur nationalité : Juif Français….  et par opposition, à d’autres qui tenaient à affirmer qu’ils étaient de « bons français, catholiques et Aryens »



 Cliquez pour agrandir et lire le texte sur la droite de la photo

Certains expliquaient à l’époque - tel Hitler  traumatisé par la défaite de 1918, que la "juiverie internationale" était responsable des malheurs de l'Allemagne Mais les français – de Vichy - sous la responsabilité du Maréchal Pétain ont largement repris les idées d’Hitler.
 Pour rappel le calendrier fut le suivant :
 27/9/1940 : Ordonnance allemande sur le statut des juifs, recensement des juifs, écriteau sur les magasins repris par les juifs.
3/10/1940 : Premier statut des juifs, les citoyens juifs français sont exclus de la fonction publique, de l’armée, de l’enseignement, de la presse, de la radio et du cinéma, ils sont aussi exclus des professions libérales.
4/10/1940 : Les préfets peuvent interner  les étrangers de race juive dans des camps spéciaux ou les assigner à résidence.
7/10/1940 : En zone occupée « Aryanisation » des entreprises.
29 mars 1941 : Création du commissariat général aux questions juives (CGQJ) réalisé par des Français du gouvernement de Vichy.
21/7/1941 Aryanisation en zone libre.






Un récent rapport commandé par Mr Alain Juppé a fait le point des spoliations et des restitutions

Ce rapport est précis, mais statistique, et en étudiant  l’histoire de la Maison Van Cleef et Arpels, j’ai eu le désir d’aller plus loin pour comprendre.
Comprendre ce qui était arrivé, mais aussi essayer de comprendre ce qui était arrivé aux autres entreprises de Bijouterie Joaillerie Françaises.
J’ai cherché et trouve que les archives nationales avaient gardé ces dossiers , par leurs services j’appris que le n° du dossier de VCA  était le 156 et qu’il faisait partie du fond AJ/38, ne serait ce que le temps pour moi de sonner aux bonnes portes, ces services équipés d’Internet répondirent rapidement, je demandais si une copie pouvait m’être remise mais Plus de 700 pages et 218 rien que pour VCA, on m’offrait la possibilité de venir a Paris consulter le micro film, mais quand on habite près d’Avignon !!!
Ces services eurent la gentillesse de me proposer une copie du Micro Film, ce que j’acceptais, mais il me fut adressé la copie du fichier AJ/38 3046 dans lequel j’eu la surprise de trouver  VCA, mais des diamantaires, des joailliers comme la maison  « Clerc » place de l’Opéra, des épiciers, des tailleurs, et même des charcutiers !!!!!
Pour ceux, très nombreux qui ne savent pas ce qu’a été l’Aryanisation !




En décembre 1940 le gouvernement de Vichy crée un service chargé de contrôler le processus d’ « aryanisation » des biens juifs, le « Service du contrôle des administrateurs provisoires » (SCAP), un service que les Allemands tentent de contrôler pendant les quatre ans de l’occupation.
A l’automne 1940 les décrets allemands et les lois françaises définissent qui doit être considéré comme « Juif », imposent aux Juifs le recensement et interdisent un grand nombre de professions aux Juifs. Ils définissent également quelles entreprises doivent être considérées comme « juives », imposent le recensement de celles-ci et décidé de les mettre sous administration provisoire. En décembre, après que allemands eurent indiqué à maintes reprises qu’elles désirent le déclenchement de l’aryanisation, le gouvernement de Vichy décide de créer un service chargé de l’aryanisation, le Service du Contrôle des Administrateurs Provisoires (SCAP), espérant garder ainsi le contrôle de ce processus et éviter la mainmise allemande sur l’économie française, Les fonctions principales de ce nouveau service sont d’abord de nommer les administrateurs provisoires (qui doivent être désignés pour toute entreprise considérée comme juive), et de  sûr de contrôler leur activité.

Trois services allemands  contrôlent  un peu les responsables de Vichy:
 La première section allemande chargée de l’aryanisation, le « Referat Entjudung », est intégré au sein du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF) et est dirigée par le Dr. Kurt Blanke, juriste, un expert de haute qualité avec une grande expérience professionnelle.
 Blanke, Kurt (directeur des Affaires juives au département "économie" du Commandement militaire allemand en France) : après son internement, il est de nouveau à Celle. De 1948 à 1973, il y sera membre du conseil municipal, et de 1964 à 1973 il y occupera la fonction de maire.
 Sa mission est entres autres de nommer des administrateurs provisoires (par exemple pour les grandes entreprises), et surtout de donner des conseils juridiques et de fixer ainsi le cadre d’application des mesures antisémites. Au début du mois de mai, le SCAP est également autorisé à nommer lui-même des administrateurs provisoires, si le chargé de mission du MBF n’y oppose pas d’objections. Les fonctions principales du service sont alors d’homologuer les « aryanisations », d’approuver en partie les nominations des administrateurs provisoires, de contrôler le travail du SCAP et finalement de fixer le cadre d’application des mesures de spoliation (uniformiser la politique de l’aryanisation). 




Le "docteur" Blanke se charge des affaires importantes Dans le domaine de l’aryanisation, la mission principale de la « Treuhand » est  chargée d’effectuer sur demande (entre autre par le chargé de mission du MBF auprès du SCAP) des expertises et des rapports sur des entreprises considérées comme « juives ». Pour se financer, elle est autorisée début avril à percevoir comme rémunération pour son activité de contrôle d’une affaire, une somme égale à la rémunération mensuelle de l’administrateur provisoire de l’entreprise en question. Grâce à ces sommes, la « Treuhand » finance entre autres une partie du personnel du service de Stenger. La « Treuhand » établit également un fichier des entreprises dites « juives » et de leurs administrateurs. Quand une entreprise est non seulement considérée comme « juive » mais aussi comme « ennemie », le contrôle de l’affaire est souvent laissé au SCAP, qui est en revanche chargé de verser le produit de la vente ou de la liquidation sur un compte de la « Treuhand » à la Barclays Bank de Paris. Coté allemand une vingtaine de collaborateurs (dont un directeur de service, seulement deux rédacteurs et un responsable du fichier), face à plus de 900 personnes dans les services d’aryanisation du côté français. (source centre-histoire.sciences-po.f)
Au début du mois de décembre 1940 avait été fondé le Service de contrôle des administrateurs provisoires (SCAP), installé dans les locaux réquisitionnés de la banque Louis-Dreyfus, place des Petits-Pères. Il était directement rattaché au secrétariat d'État à la Production industrielle, et avait à sa tête Pierre-Eugène Fournier.
Fournier, Pierre-Eugène (inspecteur des finances, dirige le service des administrateurs provisoires [SCAP] au Commissariat Général aux Questions Juives) : n'est pas inquiété à la libération. Président de la SNCF jusqu'en 1946, administrateur de la Compagnie du Canal de Suez. Dans sa notice du Who's Who de 1950, omet d'indiquer son passage à la tête du SCAP. Mort en 1972.





La création du SCAP répondait au désir de créer un organisme intermédiaire entre les administrateurs provisoires et les autorités allemandes, sans pour autant que son but proclamé soit différent de « l'exclusion de toute influence juive sur la conduite générale de la vie économique française », comme le remarquait Pierre Fournier (Philippe Verheyde, Les mauvais comptes de Vichy. L'aryanisation des entreprises juives, Paris, Perrin, 1999, p. 31). Le rôle des administrateurs provisoires devait être défini par le décret du 16 janvier 1941 relatif à l'application de la loi du 10 septembre 1940 prévoyant la nomination d'administrateurs provisoires des entreprises privées de leurs dirigeants (JO du 17 janvier 1941) et par la loi du 2 février suivant relative aux pouvoirs des administrateurs provisoires des entreprises privées de leurs dirigeants (JO du 9 février 1941).
Sur le territoire français, chaque « loi » décrétée par Vichy est la traduction en termes législatifs français d’une ordonnance allemande qui la précède de quelques semaines ou quelques jours seulement.
Il y a bien eu pillage de la France par les allemands, mais par dans le cas des entreprises françaises Aryanisées, car les entreprises on été reprises par de bons Français  qui devaient  préciser par lettre qu’ils étaient français Aryens depuis plus de trois générations  et la plupart des dossiers que j’ai pu consulter, les repreneurs ajoutaient qu’ils étaient  « Catholiques »
Et ils se bousculaient  pour reprendre, le mécanisme était en accord avec des comptables, des conseillers juridiques, etc, de monter un dossier pour déprécier la valeur de l entreprise afin de la racheter a peu.
Que  penser des quatre candidats qui se battent pour acheter le matériel d’une petite conserverie parisienne  celle de Sylvain Leby 1 rue d’Hauteville à Paris, et qui l’emporte  sur les trois autres ? Les conserveries  « Capitaine Cook » !

De manière directe, seul le produit de l’amende du milliard, imposée aux Juifs par l’ordonnance allemande du 17 décembre 1941, profita aux Allemands bien que les avoirs juifs consignés à la CDC ne permirent pas de couvrir la totalité de l’amende et que l’UGIF dût emprunter les sommes correspondant à la première tranche auprès d’un pool de banques françaises.
On attribue à Xavier Vallat un mot terrible au printemps 1942, « il y a un déchaînement de convoitises »
Vallat, Xavier (commissaire français aux questions juives) : condamné en France à dix ans.  Libéré par le ministre de la Justice, René Mayer, en décembre 1949 après 5 ans ; Ministre des affaires étrangères, Robert Schuman donne 20 000 Francs à Marie-Louise Vallat pris sur les fonds spéciaux du Quai d'Orsay en octobre 1949 ; bénéficie de la loi d'amnistie en 1953.  Se replie sur les milieux d'Action Française et assure l'éditorial d'Aspects de la  France. Dans les années 1950 et 1960, certaines de ses conférences sont interdites sous la pression d'organisations antiracistes (MRAP, Amitiés Judéo-Chrétiennes). Mort le 6 janvier 1972. Les notes sur le devenir des criminels jugés sont tirées de :





Ces « convoitises » qui ont été transformées en achat de parts d’entreprises ou d’entreprises ont permis à la plupart d’engranger des bénéfices considérables, mais la confiscation des biens juifs n’a en rien profité à la population française, au nom de laquelle on avait pris ces décisions.
 Marrus et Paxton dénombrent cinq mobiles, types ou groupes d’intérêts divergents qui entrent en jeu dans le processus d’aryanisation :
·      Le  premier est la conviction fanatique de Vallat de servir la France et de devoir sauvegarder les biens juifs confisqués de la mainmise allemande.
·       Le second est un « complexe d’intérêts allemands », entrepreneurs et MBF soucieux, pour les premiers, d’acquérir des avoirs français et, pour les autres, de perturber le moins possible le fonctionnement de l’appareil industriel français venant renforcer l’effort de guerre allemand.
·         Le troisième groupe de pression est constitué par les grands corps de l’État, ministères chargés de l’économie en rivalité avec le Commissariat aux questions juives dans le contrôle du processus d’aryanisation.
·         Le quatrième groupe est celui des administrateurs provisoires, parfois cupides, le plus souvent incompétents.
·          Le cinquième groupe d’intérêts est celui constitué par les Comités d’organisation, prêts à « rationaliser » leur secteur en poussant à la liquidation d’un maximum d’entreprises juives. 

Paxton en 1972 publie le livre qui le rendra célèbre Vichy France: Old Guard and New Order traduit en français en 1973 sous le titre La France de Vichy. Les thèses développées dans ce livre sont notamment étayées par les archives allemandes saisies par les autorités américaines. Il met alors en avant au travers de cet ouvrage la participation du gouvernement français à la Shoah (Wikipédia)


Dans le dossier Van Cleef et Arpels qui nous intéresse, nous allons étudier le déroulement  des évènements, et après  le débarquement américain,   la Restitution aux survivants.
Je reprends ci-dessous des passages du rapport Mattéoli  que je vous invite  vivement à consulter  le lien est en bas de cet article.

« Le gouvernement d’Alger avait préparé l’organisation des pouvoirs publics,
dans la France libérée. L’ordonnance du 21 avril 1944 avait placé à la tête
des différentes régions des commissaires de la République dotés de pouvoirs
Très étendus qui prennent leurs fonctions dès la Libération. En zone sud, immédiatement confrontés aux problèmes des spoliés à rétablir dans leurs droits, ils prennent très rapidement des arrêtés  qui déclarent nulles les ventes et liquidations effectuées en application des mesures discriminatoires et prescrivent des mesures conservatoires. 





En zone occupée, au contraire, à la notable exception de Bordeaux, Orléans et Angers, où Michel Debré ordonne la remise immédiate à leurs propriétaires des biens non encore liquidés ou vendus, rien de tel : les commissaires de la République semblent attendre des instructions pour agir.
Les commissaires de la République qui interviennent nomment une personne de confiance chargée d’abord de placer en lieu sûr les archives du CGQJ pour que ne disparaissent pas les traces des crimes de Vichy ; ensuite et surtout, comme à Marseille dès le 6 septembre, ils doivent
«S’engager [...] rapidement dans [les] restitutions de biens spoliés [et][...] faire remplacer les administrateurs provisoires indignes ou incompétents dont le choix n’était dû qu’à leur adhésion manifeste à l’idéologie du Gouvernement de Vichy»
 Les étiquettes et les pouvoirs de ces personnes varient. À Montpellier, une délégation à la sauvegarde des biens des israélites fonctionne dès la mi-septembre; à Marseille, un service des biens spoliés dépend d’une direction du ministère des Finances qui détache un fonctionnaire des Douanes à ce poste; à Toulouse, un expert-comptable est désigné comme « liquidateur » de l’ex-CGQJ 
…………………………………..
Quatre grands ensembles de spoliations et de pillages peuvent
être distingués. D’abord, les biens visés par la loi du 22 juillet 1941, c’est-à-dire les entreprises et immeubles aryanisés, et les actions françaises.

Au terme de ses recherches, la Mission aboutit à une estimation de la non restitution comprise entre 243 et 477 MF, en francs de l’époque.
Cette estimation prend en compte au titre de la spoliation initiale les 150 MF prélevés sur les comptes espèces pour l’amende du milliard, les titres vendus par les Domaines, les sommes consignées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à la suite des ventes et liquidations d’entreprises et d’immeubles et celles détenues par les notaires. Il s’y ajoute les frais divers : honoraires et prélèvements d’administrateurs provisoires, frais de régie des Domaines, versements à la Treuhand.
Au titre de la restitution, l’estimation intègre les sommes reversées par les notaires ou les administrateurs provisoires, les déconsignations de la CDC et les remboursements effectués par l’État au titre de la loi du 16 juin 1948.
Les biens sont considérés comme restitués s’ils sont revenus dans les mains de leur légitime propriétaire, à la suite d’une décision de justice ou à l’amiable, ou encore quand leur vente a fait l’objet, après-guerre et souvent
renégociation du prix, d’un accord entre le spolié et l’acquéreur.

Au total, la spoliation rémanente représente dans ce domaine entre 5 et 10 % du montant total des biens spoliés en valeur, mais un quart de leur nombre total : les biens non récupérés ont une valeur sensiblement inférieure à ceux qui ont été recouvrés.
Deuxième approche des fonds spoliés, en partie incluse dans la précédente : les espèces et les titres bloqués dans les établissements financiers en application de l’ordonnance allemande du 28 mai 1941 et de la loi du 22 juillet 1941. Le blocage a porté sur 1 207 MF pour les espèces et 6 043 MF pour les titres. En extrapolant les conclusions d’une enquête partielle sur les comptes prescrits entre 1970 et 1998, c’est-à-dire:
les comptes fermés en raison de leur inactivité depuis trente ans, on peut estimer les fonds prescrits à 12 MF pour les comptes espèces et 133 MF pour les comptes titres, ce qui représente respectivement 1 % et 2,2 % des montants initialement bloqués. Mais, entre ces comptes prescrits et ceux qui donnent signe de vie après la guerre, il y a tous ceux sur lesquels nous ne savons rien et dont certains se sont éteints d’eux-mêmes, progressivement, avant le délai trentenaire de prescription et qui représentent le montant non négligeable de 1 957 MF. Afin de proposer une évaluation - mais on mesure l’approximation et la précarité du calcul - il a paru raisonnable d’admettre que les comptes éteints étaient ceux des
déportés ; comme cette catégorie représente de 3 à 11 % des titulaires de compte, nous avons considéré que 11 % de ces sommes, soit 215 MF, étaient tombés en déshérence. Les comptes de zone sud, qui n’ont pas été bloqués, ne sont pas compris dans ces évaluations, bien qu’il soit probable que certains sont tombés en déshérence. Les recherches faites par
les compagnies d’assurances conduisent à ajouter à ce montant une somme de 2 MF certainement due, mais avec un manque de connaissances tel qu’il ne serait pas sérieux de proposer une évaluation quelconque.
Troisième grand ensemble : l’argent et les objets pris aux internés.
Les Juifs qui étaient arrêtés et internés étaient, à leur arrivée dans les camps, dépossédés de l’argent liquide qu’ils portaient sur eux ainsi que des objets qui pouvaient avoir une valeur quelconque :bijoux, montres, etc. ……………………………………………..


 Pour lire "l'aventure de ce tableau Aryanisé et restitué un peu tard.....

Rapport Mattéoli 

Plusieurs photographies sont tirées du site de Monsieur Henri Thyssen
www.thyssens.com)

A propos du role de la Barclays Banque:

Journal The Guardian 1999
La honte de l'Holocauste chez Barclays
La succursale parisienne de la banque a proposé les noms du personnel juif à ses maîtres nazis, écrit Antony Barnett
Dim. 28 mars 1999 02h40
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Lorsque les nazis ont envahi Paris en juin 1940, de nombreux parisiens craignaient pour leur vie. Mais les banquiers de la ville avaient d'autres préoccupations pressantes ?? comment protéger au mieux les intérêts financiers de leurs institutions.
Personne ne savait qui gagnerait la guerre, alors, en bons capitalistes, un certain nombre de banquiers français ont décidé de s’occuper du numéro un. Hitler? Churchill? Les affaires sont les affaires.
Les banques suisses ont longtemps été accusées de collaborer avec les nazis, mais maintenant, The Observer a dévoilé des preuves étonnantes de la façon dont le Troisième Reich a été aidé par une institution financière beaucoup plus connue dans les rues britanniques.
Des documents provenant des archives nationales des États-Unis révèlent que de hauts responsables de la banque Barclays basée en France ont «volontairement» fourni des informations sur ses employés juifs aux nazis et ont aidé à organiser le financement de projets destinés à soutenir la machine de guerre de Hitler.
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La banque a également reçu un important dépôt en espèces du camp de transit de Drancy situé dans la banlieue nord-est de Paris, à partir duquel des Juifs français ont été envoyés à travers la frontière pour y mourir dans des camps de concentration. L'argent a été pillé auprès des prisonniers juifs à destination d'Auschwitz.
Les enquêteurs du Trésor américain qui se sont rendus à Paris après la guerre pour démêler les activités des banques en France occupée ont mis au jour une histoire de collaboration intime entre les responsables français de la banque britannique et les autorités allemandes.
On sait depuis quelque temps que Barclays en France a saisi des actifs de clients juifs pour le compte des nazis ?? la banque a accepté un règlement aux États-Unis de 2 millions de livres sterling en décembre dernier avec des survivants de l'Holocauste. Mais l'ampleur des activités de la banque en temps de guerre en France n'a jamais été rapportée.
Malgré des preuves de collaboration, The Observer a appris que le directeur qui dirigeait les opérations françaises de Barclays sous l’occupation, Marcel Cheradame, avait été retenu par son employeur après la libération et qu’il avait continué à diriger la succursale jusqu’à sa retraite dans les années soixante.
Le rapport des enquêteurs du Trésor américain a décrit Cheradame comme "très sensible aux souhaits de l'administrateur allemand Hans Joachim Caesar".
Les enquêteurs américains racontent comment la banque a tenté de se faire connaître par les forces d'occupation. L'un des extraits les plus surprenants du rapport du Trésor américain indique: «Un responsable de Barclays Bank (France) Ltd a fait savoir à César que la banque comptait quelques employés juifs. César lui a dit qu'il n'avait aucun intérêt particulier dans ce fait et a déclaré que la banque devrait agir conformément au droit français. '
Les enquêteurs américains ont conclu: "C'est un exemple des efforts non sollicités de la banque pour s'aligner sur les vues allemandes".
Des éléments de la collaboration entre Barclays ont été découverts lors de la recherche d'un film de la BBC diffusé l'an dernier, intitulé Banking with Hitler, qui examinait le rôle joué par les banques centrales européennes pendant la guerre.
Le rapport du Trésor américain indique également comment les carrières de calcaire appartenant à la famille de Wendel ont été placées sous la surveillance de l'administrateur allemand après l'invasion de la France. La chaux est un composant essentiel pour la production d'acier et la production totale de ces carrières. qui avait atteint une moyenne de 6 000 à 7 000 tonnes par mois vers la fin de 1943 ?? a été utilisé par la fonderie allemande, le Reichswerk Hermann Goering.
Les nazis ont ordonné que la production atteigne 9 000 tonnes et l'administrateur allemand a estimé que l'installation du nouvel équipement nécessaire nécessiterait un investissement de 6 à 16,5 millions de francs.
Cheradame a mis à la disposition de la carrière «toutes les facilités de sa banque, et en particulier le capital requis pour les nouvelles installations proposées par l'administrateur allemand».
Les enquêteurs américains ont conclu: "Il ressort des lettres que Cheradame, un Français travaillant pour une banque britannique, ne voyait aucun inconvénient à être partie prenante à un projet ayant pour objectif final de prêter des fonds britanniques à une entreprise française ayant pour objectif d'accroître la production de la machine de guerre allemande. '
Janice Lopatkin, du Holocaust Education Trust, a déclaré: "Je suis sûr que la direction de Barclays était aussi choquée que nous le étions par les détails."
Les responsables de Barclays ont affirmé qu'il n'y avait aucun contact entre son siège à Londres et les opérations françaises pendant l'occupation nazie. Ils n'étaient donc pas au courant des activités de son bureau de Paris.
Chris Duncan, directeur des opérations bancaires internationales chez Barclays, a déclaré: «Il faut comprendre que notre bureau de Paris n'était pas sous le contrôle du Royaume-Uni pendant l'occupation nazie, mais sous le contrôle des Allemands. Ils ont simplement gardé la plaque du nom de Barclays sur la porte d'entrée.
Il a défendu Cheradame comme "agissant de manière professionnelle" et a accusé les enquêteurs du Trésor américain de produire un document "unilatéral".
Barclays n'a été contraint de faire face à ses activités de guerre que lorsque la Commission Matteoli en France a ouvert une enquête sur le comportement de banques opérant dans la France occupée par les nazis.
La commission découvrit que le caissier du camp de transit de Drancy, Maurice Keiffer, avait déposé 290 000 francs au bureau de Barclays à Paris en juillet 1944, enlevés à des prisonniers juifs se rendant à Auschwitz.
Il a également constaté que les banques françaises ont saisi 3,5 milliards de vieux francs? environ un demi-milliard de livres aujourd'hui? des Juifs au nom des nazis.
Contrairement à d'autres institutions, Barclays n'a pas nié une partie de sa sombre histoire et s'est mis à rassembler des preuves à partir de ses propres archives. La banque découvrit que, sur 16 000 comptes, elle comptait environ 335 déposants en 1941 qui auraient pu être juifs.
Confronté à un procès aux Etats-Unis, Barclays a créé en décembre un fonds de 2 millions de livres sterling pour le remboursement des actifs détenus dans sa filiale française pendant la Seconde Guerre mondiale et non récupérés par la suite par leurs propriétaires légitimes. Ses actions ont été applaudies par des groupes juifs.
La semaine dernière, The Observer a révélé comment l'un des avocats américains qui avaient obligé les banques suisses à proposer un règlement de 1,25 milliard de dollars aux survivants de l'Holocauste se tournait maintenant vers certaines institutions financières britanniques.
Ed Fagan, qui poursuit également des banques allemandes pour un montant de 18 milliards de dollars au nom des survivants de l'Holocauste, a pris pour cible le Lloyd's of London et d'autres sociétés "anonymes" pour poursuite judiciaire.
National Westminster est susceptible de figurer? sa succursale de Paris a été nommée par les enquêteurs du Trésor américain et la commission Matteoli pour leur collaboration avec les nazis.
Et Fagan n'en a pas fini avec Barclays. Il affirme avoir encore plus de preuves de leur conduite dans d'autres pays, et le règlement de 2 millions de livres ne suffit pas. Il pourrait avoir un point. Après tout, il est apparu la semaine dernière que l'ancien directeur général de la banque, Martin Taylor, avait reçu 4 millions de livres sterling l'année dernière.



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